N°03 - L'ACTIVITÉ GAZIÈRE ET LA CONCURRENCE - Les développements initiaux

 

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Dans les années 1830-1840 les villes de France les plus importantes sont desservies en gaz et le gros de l'extension aux villes et localités plus modestes durera encore une bonne trentaine d'années. Les concessions initiales sont le plus souvent accordées à de petits entrepreneurs locaux, voire à des personnages capables de mobiliser les capitaux nécessaires à l'édification de l'usine initiale et des réseaux indispensables. Cependant, les dépenses à consentir dès l'abord sont considérables et, souvent, les revenus espérés tardent à venir, obligeant les premiers concessionnaires à se regrouper ou à vendre. Ceci contribuera à la constitution de groupes industriels côtés en bourse, dont une petite dizaine particulièrement attractifs.

 
 
 
 
 
 
 
 
A Paris, l'évolution générale est comparable : vingt ans de concurrence entre les six sociétés se partageant la desserte de la ville ont fragilisé les concessionnaires et sérieusement écorné les bénéfices. Ces derniers, cependant, se redressent au début des années 1840 et, enfin, arrive le temps des dividendes. La ville entend bien prendre sa part de cette nouvelle prospérité et s'en donne les moyens. Dès 1842 :
 
  • Une redevance annuelle d'occupation des voies publiques de 200.000 francs est imposée  à chaque concessionnaire  parisien ;
  • Les prix de vente du gaz sont réglementés et plafonnés ;
  • Le plafonnement est particulièrement sévère pour le prix de vente à la ville, notamment pour l'éclairage public ; ce prix est le strict prix de revient, en excluant le coût du capital ;
  • Tout annonce donc un contrôle sévère des comptes des sociétés par la ville ;
  • Les modalités de transfert de la propriété des réseaux à la ville à l'expiration de la concession.
 

Tout cela à coups d'arrêtés, de plaintes, de recours, de travaux de commissions qui firent le spectacle pendant plus de dix ans.

Les concessions parisiennes arrivent à échéance fin 1854 et chacun des six concessionnaires propose à la ville le même contrat qui est signé le 10 juillet 1855 pour une durée de concession de 50 ans. Les six concessionnaires fusionnent alors pour constituer la Compagnie Parisienne d'Eclairage et de Chauffage par le Gaz, à laquelle viennent immédiatement s'agréger les frères Pereire avec un apport en capital de près de 30%.

Cette longue période de 50 ans promise à la Compagnie Parisienne sera respectée, mais ne sera pas « un long fleuve tranquille ».

 

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